A song sung blue est le premier long métrage de la cinéaste Zihan Geng de 26 ans, présenté en première mondiale à la Quinzaine des cinéastes de cannes 2023.
Synopsis : Harbin, au nord-est de la Chine : Xian, 15 ans, doit, le temps d’une mission de sa mère médecin en Afrique, retourner vivre chez son père. Elle l’estime aussi peu qu’elle l’a vu. Lui, tient un petit studio de photo dont l’ambiance kitsch et glamour exaspère la solitaire Xian, au visage sévère.
Pour son premier long métrage, Zihan Geng nous propose un film prometteur, sur l’éveil du désir d’une jeune fille introvertie. Développant des sentiments pour une femme plus âgée qu’elle, elle s’ouvre un petit peu au monde le temps d’un été, tout en renouant avec ses origines paternelles.
Comme le révèle son titre, le film est aux tendances bleues. Apporter une couleur primaire à son image est un choix artistique qui doit être manié avec justesse, et il a été ici parfaitement maîtrisé, nous délivrant de jolis plans et une atmosphère attachante. Comment ne pas penser à « La vie d’Adèle » (Blue is the warmest color) adapté de la BD de Jul’Maroh, qui avait également fait le choix d’associer le bleu comme une couleur de découverte et de désir.
Zihan Geng ne prend cependant pas énormément de risques en nous proposant ce premier métrage, à la conclusion prévisible. Un choix qui peut être largement apprécié s’il est bien exécuté. Mais le récit nous laisse malheureusement sur notre faim.
Cependant, a song sung blue produit cet effet de, on en redemande. On aimerait savoir ce que la réalisatrice a d’autre à nous dire, à nous raconter, avec son regard. Elle a ajouté une couleur à ce souvenir d’enfance, c’est mélancolique, c’est beau et apaisant. Un joli moment, bien révélateur et fidèle à ces si chers moments d’éveil de soi.
Outre le fil conducteur soutenu par cette pré-romance, notre protagoniste apprend à renouer avec son père et la vie de celui-ci, qu’elle contemple pleine de jugement au début de ce séjour, et finira par chérir.
Un film charmant et doux, à la personnalité bien marquée, qui aurait cependant mérité de se démarquer davantage du déjà installé sujet qu’est le coming of age.