Asteroid City, une excuse pour parler de la vie, ou de rien

Asteroid city est le dernier film de Wes Anderson présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2023. Il comprend un casting 5 étoiles, comme nombre des films du réalisateur, avec notamment Tom Hanks, Scarlett Johansson, Adrien Brody et Edward Norton.

Synopsis : Des événements révolutionnaires bouleversent de façon spectaculaire l’itinéraire d’une conférence de jeunes astronomes et de cadets de l’espace, dans une ville désertique des États-Unis vers 1955.


Une ville aux couleurs pastels, un dialecte cru et hâtif, des personnages eux aussi hauts en couleur, Wes Anderson fait son retour à Cannes en compétition officielle. Après The French Dispatch à l’amer goût de déjà vu, le réalisateur américain revient avec Asteroid City. Est-il nécessaire de revenir sur la faramineuse capacité d’Anderson à mettre en scène ses films. À la perfection, il nous invite dans un univers maniaco-plastique et excentrique à l’allure d’une maquette en carton. Le décor est une fois de plus annoncé, et il va énoncer un récit des plus insensés et rocambolesques. 

Divers parents se sont rendus à Asteroïd City pour assister à la remise d’un prix accordé à leurs enfants surdoués, pour leurs inventions scientifiques. Ils se retrouveront confinés dans cette même ville, situé dans le désert américain, nommée Asteroid City en raison d’une météorite qui s’y est écrasée, ainsi que des essais nucléaires qu’elle abrite.

Le récit présente une fiction dans la fiction, celui d’un dramaturge incarné par Edward Norton, écrivant une pièce en 3 actes. Pièce, qui sera mise en scène par le personnage de Adrien Brody. 

Un sentiment d’inutilité et de manque d’inspiration flotte au dessus de la pièce, et plus globalement du film. D’acte en acte, les sentiments se précisent et il s’agit là, en réalité, d’un des plus personnel film du réalisateur. Il met en scène la panne d’inspiration, le sentiment d’inutilité dans ses propos, de manque de sens, de vide. Mais il aborde aussi le deuil à travers l’innocence de petites filles, et le mal être dans un dialogue profond entre deux acteurs de la pièce, incarnés par Jason schwartzman et Scarlett Johansson. 

Alors, le décor de cette petite ville inepte et désertique ne devient qu’excuse pour se retrouver face à soi-même.

On pensait être monté à bord d’une autre histoire insensé à l’intrigue bien fouillis de Anderson, tandis qu’on comprend que le premier fond abrité de dialectes à rallonge, n’est pas celui auquel il faut attarder son attention. Laissant place à un arrière plan plus sensible et retiré de toute complexité superfétatoire.

C’est surtout à bord de son dernier acte que Anderson nous confirme qu’il est normal de ne pas toujours tout comprendre, et que sa pièce et son film sont avant tout, une métaphore de la vie. 

Son ultime acte comprend une scène d’une extrême poésie entre Jason Schwartzman et Margot Robbie, qui avait été coupé de la pièce, mais que nous retrouvons en off de celle-ci. Une belle manière de conclure son récit, où il nous aura dévoilé les deux côtés du rideau, autant dans la complexité du processus créatif, que dans celui d’incarner le personnage.


La Note

7,5/10

Note : 7.5 sur 10.

Charlotte Trivès
Charlotte Trivès
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