Bird, une voltige engagée sur fond de sifflements surréalistes

Le long-métrage Bird nous est présenté en sélection officielle pour ce festival
de Cannes 2024. Un terrain de prédilection pour la réalisatrice britannique qui y a déjà remporté les prix du jury pour les films Red Road (2006), Fish Tank (2009) et American Honey (2016). Le come-back est réussi pour la réalisatrice Andrea Arnold qui nous transporte dans ses thèmes de prédilection : l’adolescence et l’Angleterre.


On se retrouve au nord de la Grande-Bretagne, dans les squats de la région du Kent. Un cocon familial hors formats qui accueille l’oisiveté solitaire de Bailey, une fillette de 12 ans qui incarnera l’héroïne de notre histoire. Elle partage sa chambre avec son frère aîné Hunter.
Les enfants sont gérés par un père de famille toujours plein de raisonnements immatures, Bug, incarné par le jeune acteur Barry Keoghan. C’est une jeunesse à rude épreuve, parsemée d’expériences effarouchées, dans laquelle progresse un oisillon plein de désirs justiciers.


Puis le hasard d’une rencontre volatile nous élancera vers un récit surréaliste, on s’égarera dans la rêverie d’un curieux oiseau de nuit aux allures mystiques et bienveillantes…


Mais comment ne pas encenser la fulgurante prestation proposée par l’acteur allemand Franz Rogowski, qui ne cesse de briller par la justesse de son interprétation ? L’être oiseaux lui colle à la peau ! Nous souhaitons bonne chance à ce film qui présente bien davantage
que les « qualités requises » pour se voir attribuer la palme d’or cannoise en cette année pleine de délires (vous voyez de qui je parle ).


Enfin, le film se retrouve parfaitement dans la lignée de ces émouvants drames sociaux que les Anglais savent si bien faire, mais rassurez-vous, on est loin
de devenir une caricature du genre ! Bird s’en présente comme une nouvelle jeunesse, traite avec sensibilité des enjeux contemporains relatifs à la marginalité.


La Note

9/10

Corentin Daval
Corentin Daval
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