Esther 2 : Les Origines

Esther 2 : Les Origines est un film d’épouvante-horreur réalisé par William Brent Bell sorti le 17 août 2022 avec Isabelle Fuhrman, Julia Stiles et Rossif Stutherland.

Synopsis : Leena Klammer s’évade d’un établissement psychiatrique estonien. Elle se rend aux Etats-Unis en se faisant passer pour la fille disparue d’une riche famille. Une nouvelle vie commence alors pour Leena sous le nom d' »Esther »…


Pour son nouveau long-métrage, William Brent Bell choisi de s’attaquer au préquel du film de Jaume-Collet Serra sorti en 2009 et qui avait été assez bien accueilli par la critique à l’époque. On va s’intéresser ici au passé de la turbulente « fillette » deux ans avant les faits relatés dans le précédent long-métrage et son introduction dans une famille américaine attristée par la disparition de leur jeune fille. Véritable défi technique, puisque la jeune Isabelle Fuhrman avait 23 ans au moment de reprendre son rôle, l’équipe ayant donc dû faire preuve d’inventivité et recourir à du maquillage et à la perspective forcée. Pour ce qui est des plans larges, l’actrice a été doublée par une enfant.

Ce prequel avait pour ambition de raconter ce qu’il s’est passé avant qu’elle ne terrorise la famille Coleman dans le premier film. Malheureusement, comble d’ironie, on ne connaîtra rien de ses origines. Certes on part deux ans dans le passé, mais on ne saura vraiment rien de ce qui l’a poussé à rejoindre le côté obscur et devenir cette terrifiante tueuse de sang-froid puisqu’au moment des faits en 2007, la jeune femme est déjà internée dans un hôpital psychiatrique en Estonie en raison d’actes sanglants déjà réalisés. On découvre pourquoi elle choisi de s’appeler Esther, mais on aurait aimé connaître un peu plus l’histoire personnelle de Leena Klammer et ce qui l’a réellement poussé à agir de la sorte.

Quant à cette volonté (louable) de ne pas recourir aux CGI pour rajeunir l’actrice, la tentative est un échec puisque l’on voit clairement, malgré toutes les techniques et artifices utilisés, qu’Esther (Isabelle Furhman) est beaucoup plus âgée que dans le premier film alors qu’il est censé se dérouler avant. L’illusion ne fonctionne pas et c’est un problème (pas le seul dans ce film). La performance d’Isabelle Furhman n’est pas à remettre en cause, car elle est toujours aussi inquiétante dans ses mimiques et son comportement, mais ce défaut visuel empêche clairement de s’immerger complètement dans le film.

Première nouveauté dans ce film, l’intrigue se place du côté d’Esther, du côté du mal puisque désormais il n’y a plus de doutes la concernant, tout du moins sur son apparence juvénile trompeuse. On suit ses faits et gestes là où dans Esther premier du nom, on se plaçait aux cotés de la famille Coleman. Comme il n’y a pas de suspense sur le fait que l’on sait qu’elle se fera adopter par une autre famille, ce qu’il convient également de souligner, c’est que le long-métrage n’est pas un simple copier-coller du film Esther sorti en 2009. Un twist dans l’intrigue viendra rebattre les cartes et sortir l’œuvre de William Brent Bell d’un cadre convenu dans lequel il aurait pu s’enfermer et auquel on aurait pu s’attendre. On ne s’intéresse plus à la fillette en tant que menace extérieure, on a déplacé le suspense sur la famille où elle s’installe. Une bonne idée. Malgré tout, les fans de ce type de films ne risquent pas d’être trop surpris et c’est un vrai problème puisque l’épouvante-horreur est un genre qui a du mal à se renouveler et à réellement nous surprendre.

Ce qu’on peut aussi reprocher à Esther 2 : Les Origines, c’est la volonté du réalisateur William Brent Bell de vouloir flouter l’arrière-plan, au point que certaines scènes en deviennent illisibles. Il faut le dire, c’est une preuve de mauvais goût et ça ne vient pas aider ce film à gagner en qualité, bien au contraire.


Esther 2 : Les Origines ne se hisse donc jamais à la hauteur de ses ambitions et parvient même à rendre notre chère Esther moins inquiétante, vicieuse et malfaisante que dans le premier film. Cette œuvre viendra juste s’ajouter à la longue liste de films d’horreur moyens auxquels nous sommes habitués ces dernières années. Une œuvre oubliable et que l’on va s’empresser d’oublier.


La Note
4/10

Note : 4 sur 10.
Jérémy Denis
Jérémy Denis
Publications: 15