Ennio Morricone X Sergio Leone

La trilogie du dollar, les « Il était une fois… ». Leur collaboration tient en quelque mots et sonne comme une évidence dans le septième art : Sergio Leone et Ennio Morricone. Un réalisateur ambitieux et un compositeur passionné. Voici le premier couple de réalisateur/compositeur que nous vous proposons de (re)découvrir à travers cette série d’articles qui va se pencher sur le travail de chaque duo pour comprendre leur ingéniosité et leur sensibilité.


“Ennio Morricone est mon meilleur scénariste”Sergio Leone

Sans retirer tout le génie de Sergio Leone, les deux hommes avaient placés la musique à un niveau d’excellence. Pour Sergio la musique c’est avant tout un narrateur, il présente la psychologie des personnages. Parfois la musique d’Ennio Morricone prend plus de place car elle témoigne des émotions des protagonistes pour les transmettre aux spectateurs. Le travail d’Ennio est complémentaire à celui du réalisateur qui ne se prive pas de perfectionner ses plans ainsi que la direction artistique des acteurs.

Leurs méthodologies ont évolué avec le temps : d’abord Sergio demandait à Ennio une certaine sonorité, un ton, une musicalité pour son film, puis petit à petit ce dernier arrivait à composer des thèmes au travers de ce que le réalisateur lui disait. Ennio savait comment il travaillait ses plans : le cadrage, la longueur, le rythme etc. Enfin, vient la phase finale de leur travail, Ennio faisait du sur-mesure pour les films de Sergio : pour « Il était une fois dans l’Ouest », le compositeur avait travaillé sur le thème qui allait accompagner le film, avant et pendant le film. Cela permettait aux acteurs de s’imprégner de l’environnement et à Sergio de confectionner méticuleusement ses scènes, notamment lors de la scène d’arrivée de Jill McBain (Claudia Cardinal) confuse et perdue.

C’est ainsi qu’ils vont collaborer ensemble sur les deux derniers films de Sergio avec une dernière particularité pour « Il était une fois en Amérique » puisque Ennio avait composé le thème du film 6 ans avant la production du film.


Leurs plus belles oeuvres (liste non exhaustive)

Il était une fois dans l’Ouest – 1968

Résumé : Bet McBain, un fermier sans histoire est victime d’un meurtre, ainsi que ses trois enfants, commandité par Morton, un propriétaire de chemin de fer avide de s’étendre. Jill McBain est donc la veuve propriétaire des terres convoitées et un mystérieux homme à l’harmonica ne compte pas laisser ce crime impuni.

Ce dernier western offert par Sergio Leone ne se trouve pas dans la lignée des précédents puisque le fond prime davantage sur la forme. Ici le film traite différents thèmes : du progrès technique, à la condition des femmes en passant par la vengeance. Un film indémodable, mythique pour sa musique déjà présentée un peu plus haut dans l’article.

Il était une fois dans l’Ouest (Thème principale)

Il était une fois en Amérique – 1984

Résumé : L’histoire suit celle de Noodles et son gang à travers le New York des années 30, leur évolution : du petit larcin au crime organisé, la bande fera face à de nombreuses épreuves, tandis que Noodles essaie de recréer des liens avec Déborah, son amour de toujours.

L’œuvre ultime du réalisateur, celui qui marquera le coup d’une filmographie magistrale. Cette épopée de 3h47 a son sens aussi bien dans son récit que sur les thèmes abordés : la nostalgie, le regret, le temps qui passe… Ennio Morricone a composé le thème principale 6 ans plus tôt la production du film seulement grâce à la description qu’en faisait son ami réalisateur. Mais c’est le thème de Deborah qui restera gravé dans l’esprit des spectateurs.

Il était une fois en Amérique (Deborah’s Theme)

Et Pour Quelques Dollars de Plus – 1965

Résumé : Le Manchot et le Colonel, deux chasseurs de prime à la recherche d’une cible, un tueur mexicain impitoyable.

Nous ne nous attarderons pas sur le thème principal, aussi significatif que pour le premier de cette trilogie avec la guimbarde suivie de ce sifflement retentissant. Mais concentrons-nous plutôt sur la scène de l’impasse mexicaine. En effet le film repose sur le dénouement d’une vengeance d’une sœur. Très stridente et saccadée, le thème rend le dénouement angoissant et mélancolique.

Watch Chimes (Et Pour Quelques Dollars de Plus)

NB : pour les amateurs de rap, Sopico sample la boîte à musique dans Forteresse dans l’album Mojo.

Forteresse – Sopico

Ma bande originale préférée

Mission – 1986

Pour ce dernier film, je ne ferai aucun résumé et je vous laisse découvrir le film comme je l’ai découvert, avec sa bande originale.

On Earth As It Is In Heaven

Nous espérons que ce premier article vous aura plu. Nous allons vous présenter plusieurs duos de compositeur/réalisateur. Après le duo italien, nous allons nous attaquer à des gens américains. Quel est celui que vous attendez le plus ?

Quentin Beck
Quentin Beck
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