Je vais vous parler aujourd’hui de deux films. D’un coté, About Time, film britannique sorti en 2013 et réalisé par l’un des maîtres du genre, Richard Curtis (à qui l’on doit le bien connu Love Actually, comédie romantique de Noël par excellence).
De l’autre, Mon Inconnue, film français réalisé par Hugo Gélin et sorti en 2019.
About Time
Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, les comédies romantiques occupent une grande place dans mon coeur.
C’est ce qui m’a principalement plu avec les deux films dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui. Ils sont très similaires, notamment dans leur style, puisqu’il s’agit de deux comédies romantiques avec une légère touche de fantaisie. Mais au-delà de cet aspect romantique, ils délivrent deux messages forts sur la vie et le temps qui passe.
Commençons avec About Time.
Ce film est une vraie bulle de légèreté. Je dirais même que c’est comme un bonbon très doux au début, mais qui pique un peu quand on arrive sur la fin.
Avant tout, About Time raconte l’histoire de Tim, un jeune homme, la vingtaine, gentil et maladroit, dans lequel vous pourrez vous retrouver si vous n’avez jamais été très à l’aise avec les filles. Comme beaucoup d’entre nous, Tim recherche l’amour, le vrai.
Il va enfin le trouver quand, lors d’une soirée londonienne qui avait pourtant tout pour mal se finir, il fait la connaissance de Mary, une jeune femme pétillante incarnée par la sublime Rachel McAdams. C’est là le début d’une fresque amoureuse comme je les aime, que nous allons avoir la chance de voir s’étaler sur plusieurs années : on y suit deux êtres pleinement amoureux l’un de l’autre, dont les maladresses et bégaiements nous rappelleront nos premiers émois. On voit le couple évoluer dans la simplicité du quotidien, partager des moments de complicité autour de banalités, et connaître des grands moments de joie dans des situations plus grandioses. Sans vous en dire plus, suivre la vie Londonienne de ce couple est un vrai moment de douceur.
À vrai dire le film aurait pu s’arrêter à l’exposition de cette romance, ça m’aurait suffi ; le bonbon était suffisamment sucré. Mais là où il devient piquant c’est lorsque vient s’ajouter une petite touche de fantaisie.
En réalité, on nous apprend dès le début du film que Tim est doté d’un pouvoir qu’il hérite de son père : il est capable de remonter dans le temps. Si au début, ce pouvoir va servir l’aspect comique, il va aussi permettre à Tim se s’affranchir de certains petits désagréments du quotidien, comme ceux qui auraient pu lui couter le début de son histoire d’amour.
Surtout, ce pouvoir sert au film à tenir un propos sur le temps qui passe : il délivre un vrai récit sur les relations familiales et nous rappelle à quel point elles sont précieuses. On se concentre beaucoup sur la relation entre Tim et son père, un homme juste, sensible et charismatique incarné par le fabuleux Bill Nighy.
Malgré son pouvoir, Tim va être confronté comme tout le monde au temps qui passe et à l’impuissance face aux dégâts qu’il cause naturellement. C’est à ce moment là qu’on se rend compte de l’importance d’être entouré de gens qu’on aime.
Axé sur les relations humaines, qu’elles soient amoureuses ou familiales, About Time est un petit bijou, emballé d’une bande originale soyeuse : il nous rappelle que finalement, le plus grand pouvoir dont dispose l’être humain est de savoir aimer.
Mon Inconnue
Je mets ce film en lien avec Mon Inconnue.
Ici, on découvre au début du film Raphaël, auteur de romans à succès, qui mène une vie trépidante au côté de sa femme Olivia, qu’il a rencontrée au collège. Si au début, c’était visiblement l’amour fou entre les deux, le succès semble avoir changé Raphaël : il ne porte plus attention à celle qu’il a pourtant tant aimée, et cette dernière se sent prisonnière d’une vie qui ne lui convient plus.
Le lendemain d’une lourde dispute, Raphaël se réveille dans un monde où sa femme est devenue une grande pianiste internationalement connue qui ne le reconnaît plus, et où il n’est plus un grand écrivain, mais professeur de français.
À l’inverse de About Time, les deux protagonistes ne sont plus en couple pendant le film. Mon inconnue est axée sur la redécouverte plus que sur la découverte. Comme le dit Raphaël, personne ne connaît Olivia mieux que lui, et il va tenter de la reconquérir grâce aux petits détails qui avaient construit leur relation à l’origine. On va grâce à ça apprendre à connaître le couple, à découvrir leur magnifique complicité. C’est évidemment appuyé par l’interprétation des deux comédiens, dont l’alchimie renforce l’immersion. François Civil est parfait dans le rôle de l’écrivain à la grosse tête qui finit par se remettre en question . De son coté, Joséphine Japy et plus pétillante et douce que jamais, donnant la sensation d’un personnage insouciant et pure, au charme duquel il est impossible de résister.
Effectivement, comme dans About Time, l’aspect technique n’est pas le principal attrait du film et la réalisation est juste efficace. En revanche, l’esthétique est parfaite, avec une photographie couleur pastel qui renforce l’aspect onirique, fantastique et doux à la fois. Les décors sont superbes et participent aussi à cette ambiance : je pense notamment au passage dans cette magnifique maison près de la mer. La musique appuie le tout, la bande originale étant aussi très subtile. Le film est agrémenté de passage au piano par le biais du personnage d’Olivia, apportant encore un peu de légèreté.
En plus de nous offrir une belle épopée amoureuse, le film délivre un message de vie grâce à sa touche fantastique. Il nous rappelle que rien n’est acquis dans la vie, et qu’il faut prendre conscience de la chance qu’on a au quotidien. Il faut vivre l’instant présent, car rien ne dure pour toujours.
À travers le personnage d’Olivia, il montre aussi que la vie à deux peut être synonyme de sacrifice, elle ayant visiblement sacrifié une grande carrière de pianiste en s’engageant avec Raphaël. À l’inverse, l’amour peut aussi rendre plus fort et si Raphaël a pu devenir ce grand écrivain à succès, c’est parce qu’il avait Olivia pour le tirer vers le haut. Cet univers parallèle fait office de sanction pour Raphaël qui ne vivait plus que pour lui, oubliant le principal. Cela sert à nous, spectateur, de piqure de rappel.
J’ajouterais que le film est peut être encore plus drôle qu’About Time et son humour purement British : grâce notamment aux personnages de Camille Lellouche et Benjamin Lavernhe, le mot comédie dans comédie romantique est plus que justifié.
Ces deux films ont été des vrais succès pour moi et j’y ai retrouvé le charme de la comédie romantique, légère et onirique. Si je ne suis d’habitude pas fan de fantaisie, elle est ici utilisée pour renforcer les sentiments amoureux et délivrer de beaux messages sur la vie à deux, le temps qui passe.
Même si je n’ai pas pu entrer dans le détail de ces deux films par peur de proposer quelque chose de trop long, je vous invite vraiment à les découvrir si vous en avez l’occasion. J’espère aussi que si vous en avez vu un des deux, cela vous poussera à découvrir le deuxième.