Joker

Joker est un film américain écrit et réalisé par Todd Phillips, sorti en France le 9 Octobre 2019

Synopsis : Dans les années 1980, à Gotham City, Arthur Fleck, un comédien de stand-up raté est agressé alors qu’il ère dans les rues de la ville déguisé en clown. Méprisé de tous et bafoué, il bascule peu à peu dans la folie pour devenir le Joker, un dangereux tueur psychotique.


Joker est sorti officiellement au cinéma le mercredi 9 octobre 2019, mais que vaut-il réellement ? Réelle claque psychologique et cinématographique ou juste un film sans grand intérêt de la firme de DC Comics, c’est ce que nous allons voir tout de suite.

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(Contient des spoilers du film)

Cette analyse sera divisée en plusieurs points qui retracent l’entièreté du film.

Arthur Fleck/Joker

Arthur fleck et le Joker ne sont pas les mêmes personnes. il est comme il le dit, une personne qui n’existe pas et qui pense que sa vie est une tragédie. Pour lui, il n’existe pas aux yeux du monde mais il essaie de nous montrer l’inverse avec ses délires visuels que nous retrouvons dans la première partie du film.

La scène où on le retrouve au Murray Show, ce dernier se retrouve sur scène pour se présenter mais aussi parler de sa relation qu’il avait entretenu avec Sophie. S’imaginer une relation et se retrouver sur le plateau de son show télévisé préféré et une manière d’être présent aux yeux du monde et de devenir la personne qu’il a toujours voulu être, un humoriste de stand up. Il parvient à s’en rendre compte au moment où il devient le Joker. S’est ainsi que nous comprenons qu’Arthur Fleck n’est plus et que nous faisons alors place à l’entrée du Joker.

L’entrée du Joker se caractérise par le meurtre de sa mère mais aussi par le show de Murray qu’il avait vu le jour précédent où il se fout ouvertement de lui et le nomme ainsi « Joker ». C’est ainsi qu’il se rend compte que sa vie n’est pas une tragédie mais une comédie.

‘All I have are negative thoughts.’

‘I used to think that my life was a tragedy. But now I realize, it’s a comedy’

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Une autre chose où nous voyons le changement d’Arthur en Joker est celui de sont rire lié à sa maladie, quand il est Arthur, sa maladie est constante, il ne peut s’en débattre et c’est ce pour quoi il va tuer les 3 personnes présentes dans le métro mais aussi à cause de ça qu’Arthur pensait que sa vie n’était qu’une tragédie. Alors que quand il devient le Joker, son rire n’est plus sa maladie, nous voyons très bien qu’il n’est plus malade et il nous le dit en parlant du fait qu’il ne prenne plus de médicament. Quand il est présent sur le plateau du Murray Show, à certains moments il se met à rire mais c’est un rire forcé et non pas un rire lié à sa maladie.

Les Escaliers

Les scènes des escaliers sont pour moi des scènes très importantes liées au film et à la métaphore du monde d’aujourd’hui. Quand Arthur monte les escaliers pour retourner chez lui, les scènes sont filmées en contre plongée avec un large champ centré sur le ciel et c’est ainsi que le spectateur peut penser à une sorte de monter au ciel d’Arthur, il part dans un monde meilleur, c’est-à-dire chez lui, car c’est le seul endroit où il se sent « bien », il retourne au monde normal et pas au monde plein de pitié qui se présente en bas des escaliers. Ces escaliers sont d’une sorte le « Stairway To Heaven » du film Joker.

How I feel walking up the Saywell stairs: simonfraser

À contrario, quand Arthur descend ces marches, il retourne ici dans le monde plein de misère et qui sont alors liées à l’Enfer car c’est ici qu’Arthur va tuer 3 personnes de sang-froid, c’est ici ou il va tuer sa mère. C’est ici aussi où nous retrouvons bien à quoi ressemble le monde d’aujourd’hui et Arthur nous le fait savoir car il nous dit que c’est un monde fait pour les riches et que les pauvres sont dépourvus et laissés à l’abandon de tout le monde. C’est aussi ce que nous retrouvons à la toute fin du film, quand le Joker est emmené par la police, plein de plans sont ainsi montrés pour nous faire voir la tyrannie de Gotham City.

La dernière scène des escaliers est pour moi l’une des meilleures de ce film car on nous montre enfin l’ascension d’Arthur en joker mais aussi une chose très importante, la dernière et réelle descente aux enfers de ce dernier, il ne descend pas comme il le faisait d’habitude, il descend avec une grande joie et en dansant, c’est ainsi que nous voyons bien que la vie du Joker est bel et bien une comédie et non une tragédie.

Movies Frames: Joker (2019) Directed by Todd Phillips... in 2021 | Joker  2019, Joker, Film scenes

La Fin, fausse ou réelle ?

La fin du Joker est une fin que l’on peut traiter d’ouverte car c’est au spectateur de déterminer la fin qu’il lui est réservée car si nous traitons bien le film dans sa globalité, on y retrouve plusieurs fins et 2 en particulier.

Une fin où tout ce que nous avons vu pendant presque 2h n’était qu’en fait le dessein qu’il s’imaginait dans sa chambre à l’asile d’Arkham. Mais aussi du fait qu’il le racontait à sa psychologue, ce dont pourquoi l’utilisation de la blague pour ainsi clore le film serait très intéressante. Cette blague peut être interprétée de deux manières différentes : Arthur serait en train de se remémorer son dessein pendant le rendez-vous et c’est ce pour quoi il rigolerait et ainsi répondrait à la psychologue avec un « Vous ne pigeriez pas ». L’autre interprétation possible de cette blague serait qu’Arthur aurait raconté la globalité de son dessein et que la blague serait l’apogée de ce dernier, c’est-à-dire le chaos qu’il aurait engendré dans Gotham City.

Although not without flaws, Joker is a visual masterclass in filmmaking

L’autre fin possible serait une fin tout au plus logique pour clore le film, tout ce que nous avons vu pendant 2h s’est réellement passé et Arthur est tout simplement retourné à Arkham City, donc après la scène où le Joker danse sur le taxi, il se serait fait arrêter par la police et aurait été interné une seconde fois à l’asile.

De mon avis c’est une fin très intéressante car elle permet de diviser les spectateurs sur leurs propres choix mais aussi la possibilité, pour chacun, de se créer sa fin.

il fait partie des films de cette année 2019 au côté de Once Upon A Time In Hollywood de Quentin Tarantino, de part son histoire psychologiquement difficile et violente et très intéressante intellectuellement parlant. Todd Phillips nous a surpris avec ce film, sortant de la trilogie Very Bad Trip ou encore Starsky et Hutch, il nous propose un film d’auteur jubilant et d’une beauté jouissive.


Note : 4 sur 5.

Clément Blandin
Clément Blandin
Publications: 6