Le Menu, l’expérience gustative subit depuis son siège rouge

Le Menu est un film réalisé par Mark Mylod, avec notamment au casting Anya Taylor-Joy et Ralph Fiennes, sorti en salle le 23 novembre 2022.

Synopsis : Un couple se rend sur une île isolée pour dîner dans un des restaurants les plus en vogue du moment, en compagnie d’autres invités triés sur le volet. Le savoureux menu concocté par le chef va leur réserver des surprises aussi étonnantes que radicales…


Bienvenue dans le huis clos du moment, Le Menu, qui est ce qu’on peut qualifier de mieux, d’une « expérience ». Une expérience, certes, des plus perturbante et déroutante. Un film à concept, qui ne peut faire l’unanimité. Il est cependant difficile pour les plus réticents et sceptiques d’entre eux, de nier son aspect divertissant.

Le Menu nous invite au coeur d’un dîner, dans le restaurant le plus prisé et convoité du moment. Le Chef plus précisément, nous convie sur son île, dans son restaurant, pour ce qu’il qualifie déjà du repas de sa vie, son dernier repas, son chef-d’oeuvre.

Loin de la ville, sous une atmosphère anxiogène, les convives vont se prendre au jeu morbide du Chef, de ce qui ne devait être pour eux, qu’un repas comme un autre.

Pour en apprécier pleinement le contenu, et en comprendre les enjeux, Le Menu est nécessairement à prendre avec un certain recul. L’idée même n’est pas de se dire « Si cette société ne me convient pas, je tue tout le monde, car c’est la réponse universelle ». Ici, tout a été poussé à l’extrême, dans l’objectif de nous montrer l’humain détestable sous toutes ses formes, quelque peu caricaturé. L’humain détestable, principalement représenté par le personnage de Tyler, magnifiquement interprété par Nicholas Hoult.

Leur faire réaliser leurs erreurs, avant de mourir, était peut être le seul moyen pour eux de l’entendre. Le Menu prête en effet à controverse, il peut être considéré comme un peu trop brutal dans sa manière de procéder et de faire passer le message. Mais le cinéma n’est-il pas là justement pour repousser les frontières du réel ?

Le Menu l’a brillamment exécuté, et, c’était un vrai régal d’y assister. Autant dans son scénario qu’à travers sa mise en scène. Le montage s’amuse à insérer des cartons humoristiques sur l’image, et cela permet de donner divers atouts au film. Il est fort, dans son genre. 

Un film qu’on peut qualifier de, film à morale. À savoir que la morale est une discipline délicate à aborder au cinéma. Cela doit être assez original pour se détacher des prédécesseurs, assez subtil pour marquer les critiques et assez fort pour parler au public. Le Menu est ici une piqûre de rappelle orchestrée avec minutie et genré à la Get out. Et si on devait en retenir un mot, «appréciez». Apprécier la vie, ne plus la considérer comme acquise. Nous mangeons comme nous respirons, nous ne prenons plus le temps d’apprécier.

Margot et Le Chef, finalement, les personnages les plus humains, des êtres vivants qui échouent, parfois, et prennent de mauvaises décisions. L’évolution de leurs personnages et la tournure que prend leur rencontre était un des points forts du film. Ils représentent la touche d’espoir au milieu du désastre qui prend lieu. Cela reste appréciable que les mauvaises actions du Chef soient mises en lumière elles aussi, ce n’est pas une conversation à sens unique dans les accusations.

Un film quelque peu redondant, parfois, dans son concept, mais toujours intriguant, captivant, amusant. Ce fut un plaisir « to be a part of The Menu » !


La Note

7,5/10

Note : 7.5 sur 10.
Charlotte Trivès
Charlotte Trivès
Publications: 23