Mon Top films de 2022

Certes, les fêtes de fin d’année commencent maintenant à s’éloigner, mais comme aujourd’hui est la première occasion pour moi de vous reparler depuis le début de cette année 2023, je profite de l’occasion pour vous partager le TOP de mes cinq films préférés de l’année 2022. 

Même si j’ai eu moins l’occasion d’aller au cinéma cette année (honte à moi), je dois quand même avouer que 2022 m’a réservé de belles surprises et me laissera de bons souvenirs niveau cinéma. Et puis, le point positif, quand on a moins le temps d’aller au cinéma, on sélectionne mieux, et on voit moins de mauvaises choses.. 

Bon trêve de bavardages, passons au top. 


5. THE BATMAN, Matt Reeves

Alors ça, c’était du vrai cinéma.

Évidemment, vous avez tous entendu parler de THE BATMAN, grosse sortie du mois de mars dernier, reboot complet de la célèbre franchise avec Matt Reeves à la baguette.

Batman, normalement, ce n’est pas trop mon truc, mais force est de constater que cette version, plus ancrée dans la réalité, moins fantastique, avec un Bruce Wayne jeune, sensible et torturé, m’a beaucoup plus happée que les versions précédentes. Grâce à l’interprétation de Robert Pattinson, qui campe un personnage humain, avant d’être un superhumain, m’a permis de m’investir, et même parfois de douter de la légitimité de son action. On ressent l’impact des coups, grâce à la mise en scène impeccable du réalisateur, et ce Bruce Wayne fragile psychologiquement peut parfois effrayer, même nous, téléspectateurs. 

Évidemment, cette nouvelle histoire est sublimée par une réalisation ambitieuse, avec un nombre très élevé de plans fantastiques (malheureusement tous spoilés dans la bande-annonce..). La création d’une version de Gotham plus réaliste rend l’ambiance d’autant plus glauque, gothique, le tout accentué par une bande originale parfaite (Nirvana…). 

Bref, même si ce n’est pas trop mon truc normalement, ce Batman m’a eu et reste un de mes meilleurs moments en salle cette année. 

4. ATHENA, Romain Gavras 

ATHENA est le nouveau film de Romain Gavras, après le très bon Le monde est à toi sorti en 2019. 

Sortie exclusivement sur Netflix, c’est un film qui s’empare d’un « fantasme » politique très actuel, celui d’une guerre civile entre les banlieues et la police, pour en faire une fiction. L’histoire est celle d’une prétendue intervention policière qui aurait mal tournée, entrainant le décès d’un jeune homme, dont le frère va, en conséquence, vouloir mener une rébellion contre la Police avec le soutien de sa cité, Athena. 

Personnellement, j’aime beaucoup voir ces sujets abordés au cinéma (Bac Nord, Les Misérables…) ; ça m’intéresse politiquement et socialement, et c’est aussi souvent l’occasion de voir de beaux films d’action en France. Mais le risque aussi est de voir un film trop politique, qui, en voulant prendre parti, simplifie un sujet aussi complexe en séparant d’un côté les gentils et de l’autre les méchants. Mais ce film là (comme ceux cités plus haut d’ailleurs), ne tombe pas dans le piège et est une véritable critique de la violence, sans jamais l’idéaliser et en dénonçant ceux qui veulent diviser. 

Au-delà de ça, le film est puissant, d’abord parce que c’est un véritable film d’action, avec beaucoup de scènes impressionnantes, où la violence est montrée froidement, avec des images impactantes. 

L’usage du plan séquence pendant une bonne partie du film renforce l’immersion dans cet affrontement entre la Police et ceux qui suivent Karim, le personnage principal (brillamment interprété). 

ATHENA s’inscrit parfaitement dans la lignée de Bac Nord et de Les Misérables, avec une dimension plus mystique et « fantastique », mais qui ne l’empêche pas de dresser un constat assez juste de cette situation de tension entre la Police et une partie de la population. 

3. LICORICE PIZZA, Paul Thomas Anderson 

D’habitude, PTA, ce n’est vraiment pas mon truc. Par contre, ce qui est mon truc, c’est les « teens movies », les films de romance, sur l’adolescence, les grandes fresques qui relatent des moments de vie, des périodes. 
J’adore ça. 

LICORICE PIZZA, c’est un concentré de tout ça, avec la maîtrise, la finesse, la subtilité d’un réalisateur comme PTA, qui d’habitude ne me plaît pas parce qu’il raconte des histoires qui ne m’intéressent pas, mais dont je ne méconnait pas le grand talent. 
Et cette fois ce talent est au service d’une histoire que j’aime, qui me touche, qui me fait rêver. 

Ce film raconte donc la rencontre entre Gary, 15 ans, adolescent boutonneux mais très sur de lui, et Alana, 25 ans, qui est grosso modo en crise de la vingtaine, qui ne sait pas trop où elle va, et qui a finalement besoin de quelque chose (ou de quelqu’un ?)  pour vraiment commencer à vivre. 
Ces deux-là, malgré leur différence d’âge vont directement développer une sorte de complicité, basée à la fois sur de l’admiration mutuelle, et sur un petit peu d’amour aussi (ce qui a valu au film quelques critiques). 

Pour ce qui est du contexte, nous sommes ramenés dans les années 70, dans la vallée de San Fernando, à Los Angeles… Déjà, si vous êtes un peu comme moi, nostalgique et fan des États-Unis, il y a une ambiance qui ne peut pas nous laisser insensibles. 
En plus de l’ambiance, il y a cette histoire, cette relation, avec toutes les péripéties qui vont la rythmer. Le film est assez long. Car il se décompose en trois actes différents avec des personnages nouveaux à chaque fois, comme ceux de Sean Penn, Bradley Cooper, et Benny Safdie. Chaque acte apporte quelque chose de différent et constitue une nouvelle étape dans la tranche de vie de nos protagonistes.

Et finalement c’est assez personnel, et je pense que le film ne parle pas à tout le monde, mais moi, ces moments de crise de la vingtaine, de crise de sens, de doutes, mais remplis d’espoir vers le futur, ça me parle. 
Il y a ici tous les ingrédients de ces films sur l’adolescence, avec la patte d’un superbe réalisateur, qui raconte en plus une histoire qui lui est assez personnelle (certainement que quelques bribes de sa vie se trouvent dans ce récit puisqu’il a grandi dans cette région, à ce moment là…). 

Il y a une vibe très nostalgique sur ce film, que j’aime beaucoup, et qui m’a fait dire dès janvier dernier que j’avais déjà vu un des meilleurs films de 2022. Je m’étais pas trompé. 

2. Sans Filtre, Ruben Ostlund

La palme d’or du dernier festival de cannes n’est pas passée loin d’être la palme d’or de mon coeur… Pourtant, il s’agissait d’une palme d’or dont l’arrivée discrète en salle ne me laissait présager rien d’exceptionnel.
Et finalement, quelle claque, vraiment, je n’en prends pas beaucoup d’habitude mais là c’était… intense.

Sans Filtre c’est une histoire un peu spéciale avec un premier acte très détaché du reste du film où l’on va suivre notre couple d’influenceur composé de Carl et Yaya, autour d’un diner, pas très palpitant.
Mais, le film va véritablement démarrer lorsqu’ils vont, pour se détendre, embarquer sur un splendide Yacht pour une croisière de luxe. 

Sur ce bateau, l’opposition entre les riches passagers et les modestes employés saute aux yeux. Deux mondes différents se rencontrent, et cela permet au réalisateur de livrer une opinion sur ces rapports de forces, notamment en tournant au ridicule cette classe très bourgeoise, méprisante et complètement déconnectée de la réalité. Cela donne lieu à beaucoup de scènes à la fois drôles et malaisantes, car le film est avant tout une comédie. D’ailleurs, on peut davantage parler de satire au vue du ton sarcastique employé par le film. 

L’apogée de cet humour se retrouve dans la scène du diner du commandant, dans lequel nos chers passagers richissimes et très délicats d’habitude, vont se retrouver autour d’un diner dans des conditions un peu spéciales. Disons que déguster du caviar et des fruits de mer avec une bonne coupe de champagne, se marie mal avec un bateau pris dans une énorme tempête et le mal de mer de ses passagers. 

Et puis, au-delà de cette scène qui est certainement le moment le plus jouissif que j’ai passé au cinéma cette année, le film propose une inversion des rapports de forces dans son troisième acte. 
C’est l’occasion pour le réalisateur de nous montrer que ce ne sont pas forcément les riches qui sont méchants par nature, mais bien l’Homme en général qui peut l’être dès lors qu’il a du pouvoir entre les mains. 

C’est ça que j’aime : ces films qui ne vont pas trop dans la radicalité, avec les méchants contre les gentils, encore. 

Bref, j’ai beaucoup aimé cette proposition, originale, surprenante et jouissive, et je vous encourage à en faire la découverte si vous en avez l’occasion. 

1. Mascarade, Nicolas Bedos

J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer dans un de mes derniers articles sur Mascarade, et dans d’autres sur le cinéma de Nicolas Bedos avec Monsieur et Madame Adelman et La Belle Époque, ses deux premiers films. 

Je crois qu’il devient vraiment un des auteurs préférés, que ce soit par les thématiques qu’il aborde (la nostalgie, le temps qui passe, les relations amoureuses…), où la manière qu’il a de raconter ses histoires (qualité des dialogues, sarcasme, et grande ambition de mise en scène). 

Mascarade, sortie en novembre dernier, qui raconte la rencontre entre Margot et Adrien, qui vont mettre en place une gigantesque mascarade pour s’assurer un train de vie tranquille, n’échappe pas à la règle. 

Même si les thématiques m’ont moins touché, je suis resté en admiration devant la qualité, là encore, de la mise en scène, avec cette histoire qui se déroule sur la Côte d’Azur, avec des plans magnifiques et des paysages paradisiaques. Mais aussi devant la qualité des dialogues et des interprétations, notamment celles de Pierre Niney et Marine Vacht. Cette qualité permet d’associer parfaitement la comédie avec une histoire plus noire, entre vice, mensonge et destruction de la vie des autres.  

Je pense qu’il n’y a que Nicolas Bedos pour me fasciner avec des histoires comme celle-là. Il ajoute ici une dose de surprise, avec des retournements de situation auxquels il ne nous avait pas nécessairement habitués. 

J’ai déjà beaucoup parlé et je ne vais pas m’attarder plus sur le film, j’y ai est déjà consacré une partie d’un autre article, mais il est sans aucun doute le film qui m’a le plus marqué cette année puisqu’il incarne tout ce que j’aime au cinéma. 


Voilà donc pour mon TOP de l’année 2022. Si j’ai vu beaucoup d’autres films super cool (Don’t Worry Darling, Simone ; le voyage du siècle , Novembre), voici ceux qui m’auront le plus marqué. 

Et si par curiosité vous voulez savoir quel film aura été un supplice pour moi cette année, c’est sans aucun doute  le troisième volet de la saga des  Animaux fantastiques : faite qu’Hollywood cesse de torturer nos franchises préférées dans tous les sens sans aucune idée derrière, ça devient glauque. 

Baptiste Coelho
Baptiste Coelho
Publications: 16