Les réalisateurs de demain

L’industrie française du rap ne cesse de se développer et de se professionnaliser. Grâce à ce développement, et outre l’aspect musical de la chose, ce sont de nombreux nouveaux clips qui sont publiés et qui offrent au spectateur une qualité visuelle sans cesse meilleure. Cette évolution est due en grande partie à un facteur : l’émergence de jeunes réalisateurs bourrés de talent. S’ils évoluent pour le moment « uniquement » dans la réalisation de clips musicaux, il nous est permis de voir plus loin et de les imaginer réaliser un jour de longs métrages. Nous vous proposons de découvrir une petite fraction de ces artistes et de leurs œuvres grâce à cet article.


Le 28 octobre dernier, c’est l’artiste Ziak qui attire notre attention avec la sortie du clip de son dernier morceau intitulé « Akimbo ». L’artiste a choisit de faire confiance au collectif de réalisateurs nommé Bleu Désert pour réaliser ce projet. Ce collectif, assez énigmatique, réunit 3 réalisateurs différents. Akimbo n’est pas leur coup d’essai, avant de collaborer avec Ziak, le collectif a travaillé avec d’autres artistes renommés tels que 7 Jaws ou Kekra par exemple.

Extrait du clip « Ziak – Akimbo » réalisé par Bleu Désert

Leur CV est bien rempli et leurs réalisations déjà connues et reconnues dans le milieu. Mais c’est bel et bien avec ce tout nouveau projet que les trois réalisateurs ont captivé le public. D’après nous, Akimbo marque un tournant dans l’audiovisuel du rap. La mise en scène est magistrale et les lieux de tournage renversants. Cette vidéo transpire l’originalité, la créativité et le labeur. L’ambiance y est sombre, agrémentée d’armes, de violence et de sang pour renforcer cet effet là, nous ne pouvons qu’admirer le travail effectué par les réalisateurs. Mention spéciale également au montage maitrisé à la perfection et aux effets sonores parfaitement intercalés.

Extrait du clip « Ziak – Akimbo » réalisé par Bleu Désert

Les artistes, ici Ziak, offrent maintenant à leurs auditeurs la possibilité de regarder plus que de simples clips : ce sont désormais de véritables films, tant par la qualité que par l’écriture. Le métier lui-même change et entre dans une dimension si forte qu’il pourrait rivaliser avec de nombreux cinéastes. Bleu Désert a toute les qualités requises par le monde du cinéma. Peut-être est-ce déjà dans leurs plans que d’un jour se lancer, en tous les cas nous espérons fortement les voir faire le grand saut un jour.

D’autres réalisateurs de clip ont eux déjà fait ce grand saut. C’est le cas par exemple de Maxime Ellies, qui vient tout juste de dévoiler son premier court métrage intitulé « HoodieBlack » en collaboration avec l’artiste Dajak. Ce court métrage sert également de clip à la chanson éponyme du film. Ainsi, le jeune réalisateur franchit ici une étape, en liant clip et cinéma, il met un pied dans le monde du 7ème art. C’est une étape qui a été plus que réussie.

Extrait du court métrage « HoodieBlack » réalisé par Maxime Ellies

Après la réalisation de clips pour un tas d’artistes tels que SDM, Kekra ou encore Mister V, Maxime Ellies sort de sa zone de confort. Il nous propose ce film et nous offre 8 minutes de poésie, de clarté et d’attention. Les plans sont superbes, certains mettant en scène Dajak sur sa moto peuvent rappeler ceux de « The Place Beyond the Pines ». D’autres mettant en scène l’actrice Pénélope Martin rappellent « The Shape of Water ». Ce qui frappe dans le film c’est la beauté des couleurs. Tant par l’eau, la nature que le ciel, la palette utilisée transforme les images en tableaux. Ces images en symbiose avec la musique restent alors gravées dans notre esprit. Ce film fait ressentir au spectateur une certaine émotion, qui ne saurait être précisément décrite.

Extrait du court métrage « HoodieBlack » réalisé par Maxime Ellies

Comme dit plus haut, Maxime Ellies a admirablement franchit un cap, c’est une réussite totale et la production finale est très encourageante pour la suite. Nous validons à 100% cette réalisation et espérons ardemment qu’il continue dans la voie cinématographique.


Nous voulions vous faire découvrir quelques artistes qui représentent pour nous toute l’évolution qu’est en train de vivre cet art, voilà qui est fait. À l’avenir, nous suivrons attentivement plusieurs réalisateurs qui nous semblent d’ores et déjà très prometteurs. Nous souhaiterions également voir les artistes cités aujourd’hui persister, et nous proposer un jour de longs métrages. Quoi qu’il en soit, le talent est présent, et le futur du cinéma français radieux.


Julien Zerovec
Julien Zerovec
Publications: 8