Night swim, un scénario cliché qui tombe à l’eau

Synopsis : Contraint à une retraite anticipée à cause d’une maladie dégénérative, l’ancien joueur de baseball Ray Waller emménage dans une nouvelle maison avec sa femme et ses deux enfants. Il espère que la piscine du jardin sera amusante pour les enfants et lui offrira une thérapie physique.

Vendu comme le nouveau film de James Wan, qui a déjà brillé auparavant dans l’horreur grâce au premier Saw, Insidious 1, 2 et Conjuring 1 et 2, Night Swim avait de quoi attiser la curiosité des fans de grands frissons, bien qu’avec un sujet pareil, difficile de comprendre l’idée de placer la sortie du film en hiver alors que les vacances d’été auraient sans aucun doute été plus propice à un succès en salle. Malheureusement, contrairement à ce que la promo laissait sous-entendre, James Wan n’est « que » producteur, exercice dans lequel il s’est avéré être beaucoup moins brillant. La réalisation, quant à elle, revient à Bryce McGuire qui adapte ici une idée venant directement de l’un de ses courts-métrages.

Dès le début, la piscine apparaît comme un espace aux rapports de distance bien spécifique. Dans son eau, les corps et les objets à la proximité apparente se révèlent presque systématiquement hors de portée. Aux premiers abords, la dislocation des règles physiques semble alléchante sous la caméra de Bryce McGuire qui, à l’occasion d’un crawl, suis les mouvements de la tête de la mère de famille pour alterner entre vision intra et extra aquatique. L’eau opère à l’écran une scission définis entre le monde réel et l’au-delà et semble agir comme un filtre permettant de distinguer les manifestations macabres de ce dernier.

Malheureusement, le film expédie ces idées dans son premier acte pour suivre un récit balisé qui se contente d’enchaîner tous les poncifs du genre, à tel point où il est difficile de comprendre si les scènes de manifestations surnaturelles avaient pour but de nous faire peur ou non. Et c’est là le gros problème de Night Swim (et de la grande majorité des propositions d’horreur), le film cède rapidement à la facilité pour recracher une formule toute faite en oubliant de saisir la matière sous-jacente à son concept, ici l’eau.

Trop propre et donc difficilement inquiétante, McGuire est obligé de se reposer sur des clichés déjà éculés (les cheveux, les vibrations à la surface) pour maintenir le spectateur alerte, au prix de transformer son film en une suite désincarné de clichés surfait (le père possédé qui apparaît dans la maison avec de l’eau qui coule à ses pieds, difficile de faire moins original). Et quand arrive le moment du dernier acte, c’est déjà trop tard, le dilemme immoral aux ficelles apparentes et le discours simpliste sur l’incapacité de tourner la page ne peuvent sauver Night Swim de la noyade

La note

4/10

Note : 4 sur 10.
Robin Charrier
Robin Charrier
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