Red Dead Redemption II – Cinéma sur Console

Red Dead Redemption II est un jeu vidéo Western développé par Rockstar Studio, sorti en 2018. 
Il est un prequel à Red Dead Redemption premier du nom, sorti sur PS3 et Xbox 360 en 2010.  

Synopsis : En 1899 (soit douze ans avant les principaux événements de Red Dead Redemption), à la suite d’un braquage qui a mal tourné dans la ville de Blackwater, la bande de Dutch van der Linde est traquée par les agents fédéraux et les chasseurs de primes. Prenant la fuite vers l’est, le gang commet méfaits sur méfaits pour survivre, bien que des querelles internes menacent de le disloquer. Le bras droit de Dutch, Arthur Morgan, est lui aussi tiraillé entre ses propres idéaux et sa loyauté envers la bande qui l’a élevé.


Vous l’avez donc compris, on va aujourd’hui changer un peu d’air et faire une légère escale dans l’univers du Jeu Vidéo. Toutefois, vous allez voir (ou vous le savez déjà..), que quand on parle d’un jeu comme celui-ci, le cinéma n’est finalement pas bien loin… 

Avant toute chose il me paraît important de vous dire que cet article n’est pas réservé qu’aux « geeks », bien au contraire, tant l’oeuvre dont nous allons parler sors du simple domaine du jeu de console. Je suis moi-même une énorme daube aux jeux, auxquels je ne joue que très peu, et qui ne m’intéressent pas vraiment. Il n’y a que ce jeu qui échappe à la règle, et je le porte très haut dans mon coeur, et ce même s’il a failli me couter un semestre à la fac : je ne suis pas rancunier. 

Selon moi, cet article s’adresse justement aux fans de cinéma, parce que son sujet est la preuve que le 7ème art ne se consomme pas qu’à travers les films ; c’est justement parce que j’adore le cinéma que ce jeu m’a autant plu. 

La première chose qui m’a marqué, et qui a certainement participé au succès du jeu dès sa sortie, c’est la qualité purement technique du produit. Comme à notre habitude avec les développeurs de GTA, on se retrouve avec des graphismes impressionnants et une photographie exceptionnelle, bien aidée par la qualité et la diversité des paysages que l’on retrouve dans cette « Map » immense. 
Le jeu est un « Open World », donc vous pouvez vous balader librement et vaquer à vos occupations, et je ne compte pas le nombre de fois où je me suis juste assis sur une colline pour observer les montages et les plaines. 
Comme au cinéma, j’étais abasourdi par la qualité des images, même dans les moments scénarisés du mode campagne, j’étais fasciné par le choix des plans. 

Le mode campagne justement constitue le centre du jeu : Red Dead Redemption II c’est avant tout l’histoire de la bande de Dutch, un groupe de gangsters qui vit en cavale, entre braquages et autres infractions, dans une Amérique en transformation qui ne veut plus de gens comme eux. Il y a donc une dimension historique, proche du documentaire car il retrace cette période de modernisation des USA, avec la disparition du Western au profit de l’industrialisation. Le pays est désormais régis par les lois, et les autorités traquent les bandits. On apprend énormément sur cette période fascinante, car l’histoire se veut réaliste. 
On incarne Arthur Morgan, le bras droit du chef, qui est au premier abord un costaud un peu simplet, mais qu’on découvre au fil de l’aventure comme un homme loyal et juste, dont les doutes questionnent notre propre morale. Ce personnage, qui entre à coup sur au panthéon des plus grands personnages de l’histoire du jeu vidéo (je l’affirme, même si je n’y connais rien), deviendra pour nous un ami tant il est bien écrit. 

Le scénario du jeu, riche et filandreux, n’a rien à envier à ceux que l’on retrouve dans les plus grands films. 
En réalité, il n’est pas conçu pour donner aux amateurs de jeux d’action et de « gun fights »  ce qu’ils veulent : la priorité est mise sur l’immersion, et le jeu adopte un rythme lent justement pour laisser au joueur la possibilité d’entrer pleinement dans l’histoire, de fait que, quand il allume la console pour jouer, il doit réellement s’investir, comme quand il lance un film. 
Parfois c’est même fastidieux. Prenons un film comme Nomadland de Chloé Zhao, Oscar du meilleur film en 2020 : de temps en temps, c’est lent et c’est un peu chiant, mais ça fait partie de l’histoire, et sans ce rythme le film perd tout son intérêt. C’est pareil ici, le jeu prend le risque de vous ennuyer. Par exemple, pour traverser cette « map » immense, il vous faudra 20 bonnes minutes de cheval, ou 10 minutes en train car les stations ne se trouvent pas partout, et des changements sont souvent nécessaires pour arriver à bon port. 

Ce rythme lent, qui n’a pas plu à tout le monde, couplé à une qualité graphique inégalée, offre un sentiment d’immersion que je n’avais ressenti qu’au cinéma. À titre d’exemple, lorsque vous entrez dans une banque pour faire un braquage avec la bande, le jeu vous laisse le choix de tirer sur tout le monde et de faire foirer le plan. Mais finalement, vous êtes tellement investis que, comme un bon toutou, vous obéissez aux ordres du chef, quitte à être frustré ! Vous ne voulez pas que votre erreur impact la jauge de morale d’Arthur, vous le respectez beaucoup trop pour ça ! 
Au-delà de ça, cet investissement est aussi émotionnel, car les membres qui constituent la troupe sont tous suffisamment développés pour vous laisser le temps de s’attacher à eux, ou de les détestez d’ailleurs. Parfois même, vous allez être révoltés d’être trompés par certains, et vous sentir coupable en vous rendant compte que vous vous êtes trompé sur d’autres. 
Des évènements, comme la perte d’amis ou alors des révélations plus qu’inattendus vous laisseront peut-être sans voix et désarmé face à cette histoire qui ne vous ménage pas et n’est pas là pour vous plaire.

En vérité, ce scénario richissime aux rebondissements dignes des plus grands films/série mériterait qu’on en parle bien plus longtemps, mais le temps manque. 

Car il m’en faut un peu pour vous rappeler que là où cette oeuvre se différencie du 7ème art, c’est qu’elle est totalement participative : l’histoire est dictée par vos choix car c’est vous qui contrôlez le personnage. À l’inverse du cinéma, vous êtes maître de votre destin, et les scénarios varient en fonction des choix que vous ferez, à court et long terme (dans la limite du raisonnable évidemment).
Et c’est là le grand intérêt ; combien de fois on aurait aimé s’immiscer dans les univers que l’on découvre au cinéma et qui nous font rêver ? La  force d’une oeuvre comme Red Dead Redemption II est qu’elle nous le permet. C’est d’ailleurs un tel pari que devra réussir le jeu Harry Potter : Hogwarts Legacy qui sortira cet été : offrir au fan l’occasion de vivre, le temps d’un instant, dans une autre réalité. Là ou le cinéma s’en tient à décrire, le jeu solo en monde ouvert vous offre l’opportunité de le vivre (enfin presque). 

Le jeu à plein d’autres qualités, à commencer par la Bande Originale de Woody Jackson, certainement celle qui m’a le plus marquée de tous les temps. 
Il y a aussi toutes les missions hors campagnes, et les scénarios imprévus comme les agressions ou les vols durant lesquels vous pourrez intervenir, si vous le souhaitez. Il y a la qualité de la « map », qui est une version miniature de l’Amérique et qui reprend la diversité de ses paysages (montagnes, désert, villes, marécages…) et de ses climats (neige, sécheresse, humidité…). 

Mais, je vois que je m’attarde et viens le moment de m’arrêter ; alors, pour les quelques personnes qui n’y ont pas joué, qui aime le cinéma et sa dimension immersive, et qui tombe sur cet article, je ne peux que vous inviter à découvrir cette oeuvre exceptionnelle, ou d’autres qui reprennent son mode de fonctionnement, bien qu’elles soient rares (The Last of Us). 

À consommer toutefois avec modération, surtout si vous êtes en période d’examen…


La Note :
10/10

Note : 10 sur 10.

 

Baptiste Coelho
Baptiste Coelho
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