Elvis est un film américain sorti en 2022 et réalisé par Baz Luhrmann, qui revient sur la vie d’Elvis Presley, ici incarné par Austin Butler.
Synopsis : La vie et l’œuvre musicale d’Elvis Presley à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker. Le film explorera leurs relations sur une vingtaine d’années, de l’ascension du chanteur à son statut de star inégalé, sur fond de bouleversements culturels et de la découverte par l’Amérique de la fin de l’innocence.
Après deux mois sans visionner le moindre film, et à défaut d’avoir effectué ma vraie rentrée des classes, j’ai récemment fait ma « rentrée cinéma ». Pour ce faire, j’ai voulu rattraper une sortie majeure que j’avais loupée cet été, à savoir l’adaptation cinématographique de la vie d’Elvis Presley par Baz Luhrmann.
J’attendais beaucoup de ce film, notamment parce que l’alliance du biopic musical sur un personnage haut en couleur comme Elvis Presley, mêlée à l’univers original de Baz Luhrmann me promettait quelque chose d’inattendu et de galvanisant, en décalage avec un biopic musical plus classique.
Le film débute assez rapidement et nous entrons directement dans le vif du sujet puisque nous retrouvons Elvis alors qu’il a déjà la vingtaine et qu’il commence ses premiers exploits sur scène. D’ailleurs, le film ne commence pas vraiment avec Elvis mais plutôt avec son manager, le « Colonel » Tom Parker, brillamment interprété par Tom Hanks. Ainsi, l’histoire que nous allons suivre débute au moment de leur rencontre, puisque, au-delà de la vie d’Elvis, le film se penche finalement plus sur la relation tumultueuse entre les deux hommes. Ainsi, je dirais en cela que le film se détache un petit peu du biopic classique dans la mesure où le personnage central (Elvis) n’est finalement pas vraiment le héros du film. Cela est assez flagrant ici ; le film est rythmé par des flashs backs et sauts dans le temps, commentés par le personnage de Tom Parker, et non par Elvis lui-même.
Je ne m’étais pas renseigné sur le film outre mesure, et je n’avais donc pas conscience de l’omniprésence de ce personnage dans le récit. Même si ce n’est pas gênant en soi, j’ai été un peu déçu dans la mesure où le film ne se concentre à mon goût pas assez sur la vie et la personnalité du chanteur en dehors de sa relation avec son manager.
Cela me permet d’enchaîner sur un des aspects que j’ai aussi trouvé décevant, mais qui pour le coup est propre aux biopics qui s’attaquent à des personnalités à la vie extrêmement riche : bien que le film soit assez long (2H39), il ne prend pas vraiment le temps de s’arrêter sur les événements et les périodes de vie qu’il relate. Tout va très vite, et beaucoup de choses sont survolées. Je ne donnerai pas d’exemples pour ne pas gâcher la surprise de l’oeuvre, mais certains événements majeurs, ayant des conséquences sur la vie et la personnalité d’Elvis, ne sont pas suffisamment détaillés à mon goûts. Évidemment, je comprends ce choix : il y a beaucoup de choses à raconter et le centre de l’histoire reste la relation entre Elvis et Tom Parker. Mais, en conséquence, j’ai eu parfois un peu de mal à m’investir émotionnellement dans le récit et à éprouver de l’empathie ou de la joie pour les personnages.
De manière générale, j’ai trouvé qu’Elvis était laissé un peu de côté et que le film ne nous donne jamais vraiment l’opportunité d’entrer dans son intimité. Cet aspect du film m’a un peu déçu au vu de ce que j’attendais.
Cependant, si je mets de côté cette petite déception, il faut dire que j’ai tout de même passé un très bon moment devant une oeuvre plus que réussie.
D’abord, j’ai beaucoup aimé le début du film, plus intimiste dans la mesure où quelques flashbacks nous permettent de découvrir des bribes de l’enfance d’Elvis.
Ces moments sont ceux qui nous apprennent beaucoup sur la personnalité du chanteur et qui justifieront beaucoup de ces choix à venir. On y apprend notamment comment la musique est venue à lui comme un don du ciel, à Memphis, où il a grandi dans un quartier réservé aux noirs à l’époque de la ségrégation raciale. On découvre à quel point la culture afro-américaine, dans laquelle il a grandi, à influencée son style et sa musique, faisant de lui un artiste à part. Le film se concentre ainsi beaucoup sur cet aspect historique et sur la manière dont cela à impacté le début de la carrière du chanteur. Cela m’a permis de découvrir la manière dont il est devenu, malgré lui, un symbole politique de l’influence de la culture afro-américaine dans le pays, et tout ce que cela à engendré pour lui.
Mais, malheureusement, c’est un petit peu les seuls moments où nous entrons dans le coeur de notre personnage. J’ai finalement trouvé que, avant d’être un biopic sur la vie d’un artiste, il s’agit surtout d’un film sur l’emprise et sur l’horreur du show business. Elvis Presley sert finalement de simple prétexte à la création d’une histoire sur la cruauté de ce milieu, incarnée par Tom Parker, présenté dès la première minute comme un antagoniste.
J’ai donc été un peu déçu car j’aurais aimé voir un film qui entre en détail dans la vie d’Elvis. Mais, cette déception n’en est finalement pas vraiment une, car le film propose à la place quelque chose de très intéressant et de différent des biopics classiques.
De plus, il faut aussi souligner que, esthétiquement, le film est un régal. S’il est un peu moins fou que ce que j’avais imaginé, cela le rend beaucoup plus lisible et réaliste. La photo est magnifique, et mêle beaucoup de couleurs et de teintes différentes, créant des ambiances variées. À la différence d’un autre projet du réalisateur, comme Gatsby, un de mes films favoris, j’ai trouvé ici le long métrage plus classique dans sa forme. Si on peut dire qu’il est moins original, il est aussi plus accessible d’une certaine manière et n’est pas pour autant terne ou sans saveurs.
En conclusion, j’ai passé un très bon moment devant ce film, sans jamais vraiment sentir de longueurs malgré sa durée. Je lui reproche majoritairement un manque de sentiments et un peu trop de froideur sur certains aspects de par la densité de l’histoire qu’il met en place. Mais sinon, le film est un plaisir, notamment pour son travail visuel, la photo, les décors et les costumes. J’ai aussi beaucoup aimé sa dimension historique.
Enfin, mention spéciale pour la performance d’Austin Butler, vraiment bluffante, et à la hauteur des prestations de Rami Malek et Taron Egerton dans Bohemian Rhapsody et Rocketman.