The Surfer : Cage prend la vague

Après le premier volet de la trilogie à venir Twilight of the Warriors de Soi Cheung (Limbo), c’est au tour de The Surfer de Lorcan Finnegane d’être présenté en séance de minuit à Cannes. Marquant le grand retour de Nicolas Cage au festival — absent depuis Sailor et Lula de David Lynch tout de même — qu’est-ce qu’on pouvait attendre du nouveau film du réalisateur de Vivarium ?

Tout d’abord, qu’il ne prenne pas l’eau. Et là-dessus, le film s’est avéré parfaitement bien choisi pour une séance de minuit digne de ce nom. Caniculaire, déjanté et loufoque au possible : The Surfer prend la vague du film atmosphérique afin de piéger Cage dans une prison à ciel ouvert. Une plage de bourgeois, sur laquelle il a grandi, et dont il veut désormais devenir propriétaire en rachetant la maison de son père sur la côte. Tout comme Vivarium, l’excuse du déménagement et du dépaysement est la solution parfaite pour exiler ses personnages. Mais cette fois moins d’effets tape-à-l’œil, ou du moins s’ils le sont, surtout utilisés à outrance afin de créer un décalage amusant et pesant.

Le film semble aussi jouer étrangement avec les attentes des spectateurs. À la vue des applaudissements lors de son arrivée, il est clair que la star du film y amène un certain public. Un public qui attend à chaque instant de voir le lion sortir de sa Cage et se rebeller contre les sévices qu’il subit. Et sur ce point, le film cherche clairement à continuer à relancer la carrière de Cage en lui proposant quelque chose à la fois de familier et d’assez unique. On se retrouve alors avec un produit hybride entre Cage movie et film paranoïaque déjanté aux airs de Beau is Afraid (en mieux et moins long).

Les décors sont superbes et parfaitement utilisés : Cage est comme piégé dans une boucle spatio-temporelle et semble errer une éternité. Il n’est pourtant pas aisé, dans un genre assez éculé récemment, de semer le doute. Mais Finnegane le fait intelligemment. On doute de tout et tout le temps. C’est surement cette dualité entre mauvaise farce et parano totale qui fait la force d’un film très fun.

La Note
6/10

Note : 6 sur 10.
Tristan Misiewicz
Tristan Misiewicz
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