Le Dernier Train de la Nuit est un film d’épouvante-horreur réalisé par Aldo Lado sorti le 30 août 1978 avec Flavio Bucci, Laura d’Angelo, Irene Miracle et Macha Méril.
Synopsis : Lisa, jeune italienne qui étudie en Allemagne, rentre dans son pays natal pour voir sa famille pendant les vacances de Noël. Elle est accompagnée d’une de ses amies, Margaret. Pendant leur trajet en train, elles font la connaissance de deux fraudeurs un peu étranges. Après un incident technique, les jeunes filles doivent changer de train, se retrouvant seules dans un compartiment, jusqu’à ce que les deux hommes rencontrés plus tôt débarquent, accompagnés d’une mystérieuse femme. Entre torture et viol, elles vont alors subir la pire nuit de leur vie…
Le Dernier Train de La Nuit fait partie des nombreuses œuvres de la fin des années 70 directement inspirées du film La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven (1972). Bien qu’il reprenne en bonne partie certains plans et idées de l’un des maîtres de l’horreur, le film dont il est question ici évoque purement et simplement le trajet de deux jeunes femmes souhaitant rejoindre leur famille pour la période des fêtes de fin d’année. Leur seul moyen est de prendre un train de nuit, chose qui n’existe pratiquement plus de nos jours. Et étant donné ce qui se passe dans le film d’Aldo Lado, on ne peut qu’en être content. Être coincé dans un compartiment de train avec des inconnus c’est toujours quelque peu malaisant, mais ce ressenti est exacerbé lorsqu’il s’agit de partager un voyage, une nuit avec des individus peu recommandables (Flavio Bucci et Gianfranco de Grassi) et dont leur regard n’inspire aucune confiance, ni sentiment de sécurité.
Avec des plans serrés, une ambiance musicale angoissante élaborée par le génie Ennio Morricone et une superbe photographie signée Gábor Pogány, le réalisateur italien réussi le tour de force d’impliquer le spectateur au plus près des sévices qui subissent Lisa et Margaret. L’immersion est totale, l’atmosphère suffocante et l’insécurité omniprésente. Même si l’on devine le sort que vont vivre les deux jeunes femmes à la lecture du synopsis, on ne peut pas rester indifférent face à ce qui se déroule sous nos yeux. Tout comme les deux étudiantes, nous ressentons une extrême impuissance. Personne ne peut leur venir en aide, même pas nous et encore moins les autres personnages tous corrompus, en particulier la terrifiante femme mystérieuse (superbement interprétée par Macha Méril). Coincés avec elles dans ce compartiment de train, nous ne pouvons que subir la destination inéluctable de ce convoi à grande vitesse : direction l’enfer et les sévices les plus abjectes perpétrés par la nature humaine.
Malgré tout, là ou le bat blesse dans Le Dernier Train de la Nuit, c’est dans la dernière partie. Bien que ce soit jouissif dans sa concrétisation, le fait de conclure le film en dehors du train avec une famille souhaitant prendre sa revanche réduit l’impression claustrophobique prônée et ressentie jusqu’alors. Reste néanmoins un châtiment final qui risque d’être fortement apprécié par les spectateurs tant la tragique aventure vécue par Lisa et Margaret dans ce train de l’enfer nous aura révolté tout au long du visionnage de l’œuvre d’Aldo Lado.
À travers sa réalisation, le choix de ses plans et une colorimétrie léchée, Aldo Lado parvient au final dans ce Rape and Revenge, à instaurer une tension permanente au sein d’un endroit exigu dans lequel ne souhaiterait pas s’inscrire les plus claustrophobes d’entre nous. Gênant, malsain, écœurant…Comment sortir indemne d’une telle œuvre lorsqu’on constate que le Mal peut à son terme prendre une apparence humaine que l’on ne soupçonnerait même pas au premier regard ?