Madame Web, le désastre cinématographique ?

Madame Web est un film américain réalisé par S. J. Clarkson et sorti en 2024 avec notamment Dakota Johnson, Sydney Sweeney et Tahar Rahim

Synopsis : Cassandra Web est une ambulancière de Manhattan capable de voir dans le futur. Forcée de faire face à des révélations sur son passé, elle doit protéger trois jeunes femmes destinées à un avenir hors du commun d’un mystérieux adversaire qui veut leur mort.


Vous en aviez marre du genre super-héroïque, n’allez surtout pas voir Madame Web !

4ᵉ film de l’univers cinématographique de Sony, il est sorti dans nos salles, il y a un peu plus d’une semaine, il est écrit et réalisé par S.L Clarkson. Nous allons entamer cette critique sans prendre de pincettes, Madame Web est certainement à l’heure actuelle l’un des plus mauvais films de super-héros et le pire film de son univers cinématographique.

Madame Web de S.J Clarkson © 2024 Sony


Comme tous les ans, malgré quelques bons films de super-héros au cours de l’année, il y a toujours ce projet, bien en dessous des autres. Et ici, c’est bien le vilain petit canard de Sony qui ouvre le bal en ce début d’année, tant il est mal exécuté.


Mais que raconte Madame Web ? Le film conte l’histoire de Cassandra Web (interprétée par Dakota Johnson) qui un jour, à cause d’un accident, va commencer à avoir des visions du futur. Au cours de son aventure, elle croisera le chemin de trois adolescentes aussi vide de développement que de personnalité (interprétées par Sydney Sweeney, Isabela Merced et Celeste O’Connor), destinées à être les Spider-Woman. Ce groupe se fera pourchasser par Ezeckiel, lui aussi pouvant voir l’avenir. Il est interprété par Tahar Rahim, qui sera l’antagoniste du film, dont le but est de tuer les adolescentes avant qu’elles possèdent leurs superpouvoirs. Rien de révoltant dans le pitch du film, mais c’est dans l’exécution de ce dernier que les problèmes commencent, entre facilités scénaristiques absurdes et incohérences, préparez-vous à grincer des dents.

Madame Web de S.J Clarkson © 2024 Sony


Avant d’énumérer les nombreux défauts du film, nous commencerons par l’un (le seul) des points positifs. Durant l’aventure Madame Web, lors de l’apparition de ses visions, de bonnes idées de mises en scènes font surfaces. Des cuts abrupts et bien amenés nous font questionner la nature de ses visions, vont-elles se réaliser, si oui comment ? Une bonne idée qui aurait mérité d’être plus approfondie.

Malgré quelques bonnes scènes, le montage est (trop souvent) horrible avec des coupages qui n’ont pas lieu d’être, des faux raccords en veux-tu en voilà et une réalisation qui reste très simple. Il n’y a aucune iconisation, aucune symbolique dans la manière de vouloir réaliser, cela laisse le sentiment que « ça filme juste ce que ça doit filmer ».
Dans ce récit, il y a malheureusement très peu de scènes véritablement marquantes. Lors de l’accident de Madame Web et l’éveil de son pouvoir, s’y dégage une certaine idée artistique avec les toiles du destin qui se lient à la protagoniste, mais ça ne va malencontreusement pas plus loin que cela. On ressent un manque cruel de scènes authentiquement épiques propres au genre super-héroïque. En plus de manquer de scènes propres à son genre, les thématiques comme la responsabilité, l’empathie et le dépassement de soi sont clairement survolées.

Madame Web de S.J Clarkson © 2024 Sony

De plus, les personnages ne sont pas développés, aucune attache n’est fidèlement créée entre les personnages et son spectateur, et même entre les personnages eux-mêmes. Le spectateur ne peut que se retrouver peu investi face à ce récit. Ce n’est pas aidé par le jeu des acteurs et des actrices, qui se questionnent à chaque fin de répliques sur ce qu’ils font dans ce film. Pour parler de l’antagoniste, en plus d’avoir l’un des costumes les plus cheap du genre, il est totalement sous-exploité, cliché au possible qu’on pourrait croire qu’il sort d’un mauvais film de super-héros des années 2000.

Le film, par son récit et son montage est d’une lenteur abyssale, qui ferait passer une attente chez le médecin comme une partie de plaisir. On notera de plus un placement produit pour la célèbre marque Pepsi qui relève de la subtilité d’un éléphant dans un musée de faïence. C’est à se demander si nous sommes sur un film pour blanchiment d’argent tant le peu de CGI est utilisé pour un budget de 80 millions de $.

En conclusion, Madame Web est à l’image de son univers, insipide, sans ambition, pauvre en spectacle et il ne mérite pas votre temps même en étant fan de l’univers. Et dire que Venom 3 et Kraven doivent arriver cette année pour encore maltraiter nos sens…


La Note

1/10

Note : 1 sur 10.
Madame Web de S.J Clarkson © 2024 Sony

Brice Guy-Pichon
Brice Guy-Pichon
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