Revoir Paris est un drame réalisé par Alice Winocour, sortie prévue le 7 septembre 2022 avec Virginie Efira et Benoît Magimel.
Synopsis : A Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Trois mois plus tard, alors qu’elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu’elle ne se rappelle de l’évènement que par bribes, Mia décide d’enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d’un bonheur possible.
Alice Winocour s’attaque à un sujet à vif, autant dans les mémoires que dans le coeur des Français, les attentats de Paris. Mais pourquoi ce choix de s’aventurer sur un tel sujet ? Faut-il une certaine légitimité pour aborder un drame de cette ampleur et le retranscrire avec justesse ?
Sans avoir aucune idée de ce qui m’attendait, je découvre une femme, Mia, incarnée par Virginie Efira, flânant dans les rues de Paris sur son scooter, finissant par s’engouffrer dans un bar parisien animé.
On se retrouve alors, quelques minutes plus tard, face à une scène d’horreur sans nom, nous laissant à tous un poids dans la poitrine.
Revoir Paris se concentre très peu sur l’attentat en question, mais : comment survivre émotionnellement d’une telle atrocité. C’est un film sur la « mémoire traumatique ».
Ici, la quête de Mia sera de reconstituer, étape par étape, les éléments de cette soirée. Celle-ci ayant un total blackout des événements passées, elle a besoin de se souvenir pour avancer.
Dans son périple vers la résilience, elle va se rapprocher de Thomas, présent le soir de l’attentat, où leurs regards s’étaient innocemment croisés. Thomas, lui, se souvient d’absolument tout, à son plus grand désespoir, de cette soirée qu’il aurait préféré mille fois chasser de sa mémoire.
Ils avaient tous deux des vies bien tracées, mais cette cruauté partagée les pousse à tout remettre en question, étions-nous vraiment heureux.se ? Une personne qui ne l’a pas vécu ne peut fatalement pas comprendre, est-ce un point de non retour pour leurs relations respectives ?
Pour comprendre davantage ses intentions, Alice Winocour nous parle du « diamant dans le trauma ».
« C’est tout ce qu’il y a derrière, derrière l’événement traumatique. Les personnes qu’on peut rencontrer, les connexions, les amours et amitiés qui ne seraient pas arrivées sans le trauma ».
Nous sommes spectateurs d’une idylle naissante des plus pures et touchantes, la définition de l’amour selon la réalisatrice : « La reconnaissance des blessures communes, les embrasser, c’est l’idée de se réparer ensemble ».
Mais alors, qu’est ce qui a poussé Alice Winocour a traité les attentats dans un film ?
Celle-ci, a été en contact par sms avec son frère toute la nuit des attentats de Paris, le 13 novembre 2015, lui même présent à l’intérieur du bataclan, assistant à cette horreur et priant pour ne pas être le prochain.
Un moment douloureux pour la réalisatrice qui ne peut s’empêcher par la suite d’effectuer des recherches. Elle tombe alors sur des forums où «tout le monde se cherchait». Ce besoin de retrouver des personnes inconnus qui ont partagé la même souffrance, l’a ému.
Une accumulation d’émotion qui la pousse à réaliser un film afin de «Montrer ce Paris bouillonnant, montrer ce que les terroristes ont voulu détruire, mais n’ont pas réussi. »
Un Paris malgré tout marqué à vie par les événements, tellement que les passants avaient peur durant le tournage, croyant à une nouvelle attaque. Il leur a fallu placer des panneaux « Tournage en cours » afin de calmer les mœurs.
Peu à reprocher à ce film poignant, tant nous sommes conscients de suivre à la trace une véritable reconstitution psychologique post-traumatique. On constate cependant un manque de rythme à certains moments.
Un film retraçant plusieurs destins, tous liés à l’attentat d’une manière ou d’une autre. Abordant également le point de vu des proches, ayant perdu un être chère ou essayant de comprendre et ramener psychologiquement à la vie un rescapé.
On croise alors, la route d’un jeune fille, ayant perdu ses parents ce soir là, et on la quitte sur une scène bouleversante, d’elle, souhaitant voir la dernière belle chose que ses parents ont vu.
La fille de Leos Carax, nous livre alors, ses plus belles larmes, face caméra.