Les tops et les flops de l’année 2022

L’année 2022 a pris fin. Avant toute chose, je me permets au nom du Club Lumière, de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2023. Que celle-ci vous apporte en premier lieu la santé à vous et à vos proches, mais aussi des moments de joie, de partage, de bonheur et de découverte et de réussite dans vos différents projets. Que 2023 soit aussi riche en coups de cœur cinématographique que 2022.

La fin d’un cycle, c’est aussi l’occasion de faire le bilan sur une année marquée par de nombreux films. Qui dit bilan, dit aussi fameux classement des films, fameux tops/flops. C’est ainsi moi qui me prête aujourd’hui à ce jeu et n’hésitez pas à partager vos coups de cœur avec le Club Lumière sur nos réseaux sociaux.

Avant toute chose, je voulais vous indiquer que mon classement des films sortis en 2022 est purement subjectif. Il n’engage que moi, et il est tout à fait possible que certains de mes films inscrits comme ‘tops’ soient des œuvres problématiques, pas intéressantes selon vous et inversement voire que j’ai oublié certains long-métrages. Et c’est tout à fait normal. Je n’ai pas encore tout vu ce qui est sorti en 2022, il me reste encore quelques films à rattraper donc il est fort probable que mon classement risque encore de changer.

Mais à l’instant T voici ce qu’il en est. Et en je n’ai en aucun cas un meilleur classement, de meilleurs goûts que vous mes chers lecteurs et lectrices. Tout dépend des sujets qui nous tiennent à cœur, de nos sensibilités, de nos émotions respectives vis-à-vis des films que nous avons pu voir et de nos attentes. Une fois cela établi, je peux désormais vous faire part de mes coups de cœur et de mes déceptions. Installez-vous, mettez-vous à l’aise et c’est parti !!!

Les Tops

1. Harcèlements et autres sévices

Un mondeLaura Wandel (2022)

Le thème du harcèlement est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Je n’avais pas de fortes attentes concernant ces films, mais leur résumé a suscité ma curiosité. Et force est de constater que j’ai fait le bon choix en prenant le temps de visionner ces œuvres tant elles sont fortes au niveau du sujet traité que de la manière dont il est dépeint à l’écran.
Concernant Un Monde, pour connaître de manière détaillée mon ressenti et la vision de ce film, je vous invite à lire ma critique du film de Laura Wandel ainsi que l’interview de la réalisatrice effectuée par ma collègue Charlotte dans le cadre du Prix Cinéma des étudiants et le Coup de cœur des jeunes ACID.

Piggy – Carlota Martínez-Pereda (2022)

Pour Piggy, la claque fut totale. D’abord hésitant, je me suis laissé aller à voir le long métrage de la réalisatrice Carlota Martínez-Pereda. Traitant du harcèlement moral et physique d’une jeune fille perpétré par les habitants d’un village espagnol concernant son surpoids comme une tare à moquer, le film déstabilise et interroge par la puissance de ses images et de ses propos. Impossible de ressortir indemne d’un tel visionnage tant Carlota Martínez-Pereda n’hésite pas à aller au plus profond de la méchanceté des harceleurs pour mettre en lumière leur grossophobie et par l’ambiguïté qui règne dans l’esprit de la merveilleuse Laura Galán. Venger le mal par le mal ? Telle est la question.

2. La société, elle n’a que des problèmes

Athena – Romain Gavras (2022)

Les films sociétaux français passent rarement à côté de leurs propos. Cette année, nous avons encore été bien servis. Je débute d’abord par Athena de Romain Gavras. Pour le coup, le réalisateur a choisi un sujet qui allait forcément diviser : traiter des violences habitants/forces de l’ordre au sein des banlieues françaises. Mais il s’en sort avec les honneurs en proposant un film puissant magnifié par des plans séquences monstrueux de nervosité, et par une scénographie et une photographie signée Matias Boucard mettant à l’honneur la mythologie de la guerre. Même si on pourra lui reprocher de ne jamais prendre partie ni pour les banlieusards ni pour les policiers et d’avoir recours à une certaine glorification de la haine et de la guerre. Tragédie grecque, tragédie familiale, Athena est une œuvre choc hors du temps qui ne peut laisser indifférent.

À plein temps – Eric Gravel (2022)

À plein temps d’Eric Gravel évoque avec réalisme le quotidien de nombreux français (et notamment ici des femmes seules avec enfants) jonglant entre leur travail sur Paris et leur vie de famille (forcée ou voulue) en dehors de la capitale parisienne. Le portrait d’une mère courage (magistrale Laure Calamy) dans une course contre la montre, contre sa vie de femme et de mère en pleine grève des transports.

Un autre monde – Stéphane Brizé (2022)

Après s’être concentré sur l’annonce du plan social au sein d’une entreprise (En Guerre), le quotidien des salariés licenciés (La Loi du Marche), Stéphane Brizé vient conclure sa trilogie sur le monde du travail en racontant l’histoire d’une entreprise juste avant les licenciements. Comme ses deux précédentes œuvres, le réalisateur frappe en plein cœur avec sa critique sur les dérives de la société ultra-capitaliste. Vincent Lindon, incarne encore avec brio un dirigeant en proie aux doutes avec sa conscience et qui cherche à retrouver un sens à sa vie, un sens à son travail, face à un monde qui ne donne plus de place aux sentiments depuis bien longtemps et qui n’hésitera pas à broyer les plus récalcitrants, les plus honnêtes et les plus empreint d’humanisme.

3. Des blockbusters catégorie poids lourds

Top Gun : Maverick – Joseph Kosinski (2022)

On a plutôt été bien servi cette année en termes de blockbusters. Si certains n’ont pas franchi le seuil de la porte de la salle de cinéma dans l’esprit des spectateurs, d’autres ont émerveillé les rétines et sont restés ancrés encore de nombreux jours dans nos têtes. Ce fut d’abord le cas de Top Gun : Maverick. Grand fan du premier film, j’attendais avec impatience la sortie de cette suite de nombreuses fois repoussée. Ma patience a porté ses fruits puisque j’ai tout simplement adoré le long-métrage de Joseph Kosinski. Moments de bravoure, immersion dans les cockpits, émotions, scènes épiques, musiques enivrantes et teintées de nostalgie…Tout était réuni pour apprécier ce film dans sa pleine mesure.

Avatar : La voie de l’eau – James Cameron (2022)

Si l’impatience était de rigueur concernant la suite des aventures de Tom Cruise dans un avion, que dire de celle pour Avatar : La Voie de l’eau !!! N’ayant pas vu premier volet dans de bonnes conditions à l’époque, j’ai décidé cette fois-ci d’aller le voir en salle pour apprécier de la meilleure des manières l’histoire des Na’vi. Quelle claque visuelle et sonore !!! James Cameron a encore frappé fort en termes d’effets spéciaux et la 3D est du plus bel effet. N’en déplaise à certains, le scénario de ce blockbuster se tient, interroge, évoque des faits de société actuelle et distille malgré tout quelques messages aux spectateurs. Le film de la décennie ?

The Batman – Matt Reeves (2022)

Tout fan de Batman avait hâte de voir la nouvelle adaptation de l’homme chauve-souris mise en scène par le talentueux Matt Reeves. La bande-annonce annonçait déjà la couleur et faisait saliver d’avance. Le film en lui-même ne déroge pas à la règle car il exceptionnel. Il est selon-moi un des films se rapprochant le plus de ce qu’est Batman et de la société de Gotham empreinte de noirceur dans laquelle il s’inscrit. Somptueux visuellement, puissant musicalement et porté par un charismatique et ténébreux Robert Pattinson, dans la lignée de ses derniers films.

4. Vieillesse et Jeunesse : chroniques de l’inéluctabilité de la vie

Vortex – Gaspar Noé (2022)

Gaspar Noé prend le contrepied de ses derniers films plutôt solaires et à la colorimétrie néon-futuriste pour nous proposer l’histoire d’un couple de personnes âgées qui va faire à sa propre vieillesse et l’inéluctabilité de la fin de leur propre existence devant le regard impuissant de leur fils en proie lui-même à ses propres démons. Avec le choix d’un écran scindé en deux, le réalisateur prend le parti de nous montrer quasi en temps réel la dégénérescence d’un couple que l’on sait condamné. Forcément le film va aborder un thème qui nous touche ou nous touchera tous. En atteste une œuvre puissante et émouvante magnifiquement portée par Dario Argento et la déchirante Françoise Lebrun devant un Alex Lutz dépassé.

Entre les Vagues – Anaïs Volpé (2022)

Pour son premier long-métrage, Anaïs Volpé frappe fort. Porté par un duo impeccable composé de Souheila Yacoub et de Déborah Lukumuena, le film bouleverse tant par la merveilleuse histoire d’amitié qui y est narrée que par la force montrée par cette jeunesse pour faire face à la dureté de la vie et à ses épreuves. Un véritable coup de cœur inattendu.

5. À la quête d’indices

La Nuit du 12 – Dominik Moll (2022)

Chaque année en France, il y a des crimes qui ne sont pas élucidés et qui hantent les policiers. C’est ce sujet que va choisir de traiter Dominik Moll. Même si on connait dès le départ l’issue de l’histoire, on se plait à suivre l’enquête qui se déroule sous nos yeux. Le réalisateur fait le choix de ne montrer que ce dont ont connaissance les policiers dans cette histoire de meurtre sordide. Et c’est une réussite puisque l’immersion est totale dans ce film qui pourrait s’apparenter à un documentaire sur le quotidien des forces de l’ordre. Réalisme total aussi sur l’impact que peuvent avoir les enquêtes sur les policiers parfaitement montré à travers un duo de choc formé par Bastien Bouillon et Bouli Lanners. Un polar différent dans son traitement mais efficace.

Les flops

1. L’enfer c’est les autres

Scream / Massacre à la tronçonneuse / Halloween Ends / Esther 2

Pour débuter, je ne vous propose pas un mais quatre films que j’ai décidé de regrouper en une seule catégorie: les suites-reboot-remakes de films d’horreur, de sagas emblématiques du genre qui sont tombés les pieds-joints dans les profondeurs de l’enfer. Aie aie aie, quelles déceptions concernant ces films. Tous pour des raisons spécifiques, ils m’ont laissé totalement perplexe. Des fautes de mauvais goûts qui ont pour moi enterré (de manière définitive ?) les attentes que je pouvais avoir vis-à-vis de ce genre de films. Vous pouvez d’ailleurs lire ma critique sur Esther 2 pour constater que la déception fut grande. Décidément, il n’est pas simple de passer après Tobe Hooper, Wes Craven ou John Carpenter…La relève sur ces franchises, ce n’est pas pour tout de suite !!!

2. Un monde super-héroïque en perdition

Thor : Love and Thunder – Taika Waititi (2022)

Décidément, je n’y arrive pas avec la nouvelle version de Thor imaginé par Marvel et Taika Waititi. Bien qu’il soit meilleur que Thor : Ragnarok, ce nouveau film sur les aventures du Dieu du Tonnerre ne casse pas trois pattes à un canard et ne parvient pas à relancer l’univers du MCU qui est en réel déclin depuis Infinity War. Seules les chèvres arrivent à sortir du lot dans ce film, c’est pour vous dire !!! Je n’en attendais pas grand chose mais j’ai quand même été déçu.

Morbius – Daniel Espinosa (2022)

Pauvre Jared Leto. Qu’est-il encore allé faire dans cette galère ? Je ne boude pas le fait que de découvrir une nouvelle origin story sur un personnage que je ne connaissais pas vraiment était intéressant. Mais passé les premières minutes de découverte, le film reprend les codes plus qu’usés et prévisibles des long-métrages super-héroïques. Ajouté à ça, le manque de sang apparent dans un film de vampires, ce qui est un comble, et des effets spéciaux qui rendent les scènes de combat totalement illisibles et vous obtenez un bon cocktail pour intégrer ce film dans la catégorie ‘flop’.

3. Les suites qui n’ont pas de suite dans les idées

Les Animaux Fantastiques – Les Secrets de Dumbledore – David Yates (2022)

Mon intérêt pour cette franchise connectée à l’univers d’Harry Potter se réduit de plus en plus au fur et à mesure de la sortie des différents volets de la saga. Déjà qu’au départ je n’étais pas forcément convaincu ni emballé par l’idée de voir 5 films sur les aventures de notre cher Norbert Dragonneau, voilà que le destin me donne malheureusement raison. Alors que je suis un très grand fan de la saga Harry Potter, je n’arrive décidément pas à m’impliquer dans celle sur les Animaux Fantastiques, et ce malgré le respect que j’ai pour Eddie Redmayne et son talent, qui, au demeurant, est ici mal exploité.

Jurassic World : Le Monde d’Après – Colin Trevorrow (2022)

Ayant toujours été fan de l’univers de Jurassic Park (même si le 3ème volet a beaucoup de défauts), je voulais voir la conclusion de la nouvelle trilogie sur les dinosaures avec en plus, le retour de Colin Trevorrow à la réalisation. Mais alors que les deux premiers long-métrages m’avaient laissé un goût amer tant ce qui était proposé était d’une paresse et d’une fadeur sans nom, le dernier film guidé par un Chris Pratt toujours aussi perdu réussi le pari de me décevoir davantage. Tout ça pour ça ? Même les combats entre mastodontes sont relégués au second rang voire manque d’ambition. Et cette histoire de sauterelles (même si on comprend le message derrière), on s’en serait bien passé.

4. Rugir de honte

Beast – Baltasar Kormákur  (2022)

Pour les plus assidus des fans du Club Lumière, vous aurez déjà remarqué que le film avec Iris Elba en a déjà pris pour son grade lors de ma critique sur le superbe L’ombre et la proie de Stephen Hopkins. Pour celles et ceux qui veulent savoir plus en détail mon ressenti sur ce film, cliquez sur le lien juste au-dessus. Le film est divertissant, mais pour ce qui est des frissons et de l’immersion, on repassera.

5. Malaises en France : les origines du mal

Les Gagnants – AZ et Laurent Junca (2022)

Le film d’après son synopsis et la possibilité de voir le très expressif et talentueux Alban Ivanov et JoeyStarr réunis à l’écran avait tout pour me plaire. J’en salivais d’avance malgré les quelques mauvais retours que j’avais pu lire ou entendre autour de moi sur l’œuvre de Laurent Junca et d’AZ. Malheureusement, mes attentes étaient apparemment bien trop hautes tant j’ai été déçu par ce que j’ai pu voir. Blagues lourdes et bien répétées histoire que l’on comprenne bien, situations déjà vues ou malaisantes. Que le temps fut long pour arriver à la fin de la projection.

BigBug – Jean-Pierre Jeunet (2022)

Quant à BigBug, il faut quand même saluer la prise de risque de Jean-Pierre Jeunet de par le sujet du film et pour l’univers imaginé dans lequel il s’inscrit. Je ne peux aussi que féliciter le réalisateur pour les sujets qu’il a souhaité aborder dans cette satire d’un futur pas si lointain. Néanmoins, tout ceci est gâché par un jeu d’acteur risible, des choix de scénario douteux et un réel problème de rythme qui viennent alourdir la digestion du nouveau long-métrage proposé par Jean-Pierre Jeunet.


J’espère que vous aurez pris plaisir à me lire et que le partage de cet article sur mes avis des films sortis en 2022 vous aura permis de mieux connaître mes goûts et mes attentes en matière de cinéma. N’hésitez pas à partager vos coups de cœur et vos coups de gueule sur nos réseaux sociaux. Je me ferai un plaisir d’échanger avec vous.

Jérémy Denis
Jérémy Denis
Publications: 15